DEBATS

Discussion sur les Effets du Bruit des Aéronefs Touchant la Santé

Étude individuelle sommeil

L’étude individuelle sommeil inclura une centaine de participants sélectionnés parmi les riverains de l’aéroport Paris-Charles de Gaulle qui auront accepté de participer à l’étude individuelle longitudinale. Le choix a été fait de limiter cette étude sommeil à l’aéroport Paris-Charles de Gaulle car il s’agit du seul aéroport parmi les trois qui nous intéressent dont une partie suffisamment importante de la population est exposée à des niveaux de bruit d’avion supérieurs à 65 dB(A) en Lden.

L’objectif est de caractériser de manière détaillée et spécifique les effets aigus du bruit des avions sur la qualité du sommeil tout en affinant la mesure de l’exposition au bruit.

Dans cette étude sommeil, les mêmes données que dans l’étude individuelle longitudinale seront recueillies. En complément, pour chacun des 100 participants, deux types de mesures acoustiques seront réalisées par un technicien de Bruitparif :

  • Des mesures acoustiques au domicile de chaque participant à l’intérieur et à l’extérieur de sa chambre à coucher sur une durée d’une semaine (sept jours),
  • Une mesure d’exposition individuelle sur une durée de 24 heures un jour ouvrable.
  • Parallèlement, une évaluation de la qualité du sommeil sera effectuée pour ces mêmes participants par Sleeptech à partir d’enregistrements actimétriques couplés à un agenda du sommeil et à partir d'enregistrements de l'électrocardiogramme.

    Mesures acoustiques dans la chambre à coucher

    Afin de disposer de données précises quant à l’impact acoustique des survols d’aéronefs dans la chambre à coucher des participants, un dispositif de mesure constitué de deux sonomètres sera mis en œuvre sur une durée d’une semaine complète au domicile de chaque participant. Il apparaît nécessaire de réaliser la mesure sur une période de sept jours afin d’augmenter la probabilité de disposer de mesures de bruit pour les différents régimes d'activité de la plateforme aéroportuaire de Paris-Charles de Gaulle (configurations de vol face à l’est ou face à l’ouest).

    L’évaluation de la contribution du bruit des aéronefs au bruit global mesuré nécessite d’identifier l'origine des nuisances. Pour cela, il est indispensable, dans un premier temps, d’identifier les événements acoustiques associés aux survols aériens, puis dans un second temps d’estimer l’impact de ces événements sur l’environnement sonore à l’intérieur de la chambre du participant. La détection des événements acoustiques associés au bruit aérien sera assurée par une mesure de bruit à l’aide d’un sonomètre situé en façade à l'extérieur de la chambre à coucher. Un autre sonomètre sera dédié à la mesure de l’environnement sonore à l’intérieur de la chambre.

    Par comparaison entre les deux mesures réalisées à l’intérieur et en façade du bâtiment, il sera possible de séparer les bruits d’aéronefs des autres sources de bruit d'origine externe (trafic routier, ferroviaire, bruit de la ville), et des sources de bruit d'origine interne (ronflements, réveils, animaux domestiques...).

    Dosimétrie

    Afin de déterminer l’exposition moyenne au bruit lorsqu’il n’est pas dans sa chambre à coucher, chaque participant devra porter un dosimètre de bruit sur une durée de 24 heures correspondant à une journée ouvrable, qu’il devra choisir pour être la plus représentative de son activité habituelle.

    Le dosimètre permet l’acquisition et le stockage du niveau de bruit reçu par un participant. Les données stockées permettent de retracer le profil temporel moyen de l’exposition sonore de chaque participant tout au long de sa journée, non seulement pendant les périodes « de pointe » au cours desquelles le niveau est maximum, mais aussi pendant les périodes les plus calmes.

    En parallèle du port du dosimètre, chaque participant devra remplir une fiche de budget espace-temps permettant de retracer les types de lieux fréquentés et d’activités menées au cours de la journée.

    Évaluation de la qualité du sommeil

    Le système auditif demeure actif pendant le sommeil et les sons perçus pendant cette période sont évalués par le cortex cérébral. L’exposition au bruit pendant la nuit peut ainsi perturber le sommeil.

    L’actimétrie est une technique fréquemment utilisée pour évaluer la qualité du sommeil et le rythme veille/sommeil. L’actimètre se présente sous la forme d’une montre qui se porte au poignet non-dominant, sans fil et sans connecteur. Il se compose d'un capteur qui permet de détecter les accélérations liées aux mouvements. Ces accélérations, supérieures à un seuil donné, sont comptées sur un intervalle de temps d’une minute et stockées avec leur moment de survenue. Une interface avec un ordinateur permet de paramétrer l’enregistreur, de relire et d’analyser les données. L’actimétrie constitue une méthode objective qui permet d’analyser les périodes de repos et les périodes d’activité pendant plusieurs périodes de 24 heures appelé rythme-veille.

    Parallèlement aux mesures acoustiques réalisées dans leur chambre à coucher pendant une semaine, il sera ainsi demandé aux participants de porter pendant les sept nuits correspondantes un actimètre et de remplir un agenda du sommeil afin d’évaluer la qualité de leur sommeil.

    Les participants porteront par ailleurs pendant 24 heures un actiheart. L’actiheart est un appareil qui se fixe sur le thorax et qui permet d’enregistrer la fréquence cardiaque et ses variations. Une interface reliée à un ordinateur permet de configurer l’actiheart et de récupérer les données enregistrées qui peuvent ensuite être analysées grâce à un logiciel.

    Le temps de sommeil total et les éveils intrasommeil déterminés à partir des enregistrements actimétriques et de l’actiheart pourront ainsi être étudiés et mis en relation avec les indicateurs acoustiques fournis par Bruitparif.